Cet article porte sur la circulation sociale d’une thèse consacrée à l’histoire de l’administration de la preuve de sûreté d’un projet controversé de stockage de déchets radioactifs. L’analyse sémiotique des discours et des pratiques de médiation de la thèse permet d’en dégager des logiques, qui engagent le chercheur. Ce dernier ne peut donc faire l’économie d’une réflexion sur ses traces numériques et sur celles qu’il produit au sujet d’autres acteurs durant l’enquête. A partir des postures de chercheur adoptées dans nos propres travaux, notre recherche nourrit une éthique située de la communication des sciences en régime de controverse qui se focalise sur la légitimité des discours scientifiques et sur l’intentionnalité des traces numériques. Notre recherche contribue à développer des espaces de réflexivité au sein des sciences de l’information et de la communication (SIC).